Le billet oublié

Publié le par les écriv'ailleurs

Le billet oublié

 

Les bibliothèques regorgent de vieux livres poussiéreux que personne n’a jamais lus. Celle de mon père ne faisait pas exception à la règle. Lorsqu’il mourut, je me trouvai chargée de trier, ranger, sélectionner ceux que je voulais conserver. Je m’apprêtais à entasser des cartons sans plus attendre et je me mis à déchiffrer quelques titres d’auteurs oubliés, avant de déposer romans ou essais sans intérêt, lorsqu’une enveloppe jaunie tomba de l’un d’eux.

Surprise et amusée, je l’ouvris. Un vieux billet de cent francs s’en échappa, bien plié en quatre, mais par quelles mains ? Un petit bout de papier l’accompagnait.

 « Pour toi, chère petite, toi à laquelle je pense tous les jours ». Pas de signature. Mais c’était bien  l’écriture de mon père. Peut-être avait-il écrit cela lorsqu’il était jeune car les lettres étaient mieux formées

«  Pour toi chère petite ». A qui mon père pensait-il tous les jours ? La destinataire ne pouvait être ma mère sinon quel besoin de cacher cet argent dans un livre ? Le billet était destiné à quelqu’un que ma mère ne connaissait pas ; une enfant sans doute que mon père aimait tendrement. Alors, avais-je une soeur que je ne connaissais pas ? Une sœur que ma mère ne devait jamais rencontrer ?

G.

 

Le 7 avril 2011


Publié dans écriv' G

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